des Voix
Voyage musical et littéraire
sur les bords de Loire
Connue pour sa magnifique abbatiale, la commune de Saint-Florent-le-Vieil, petite cité de caractère magnifiquement située sur les bords de la Loire en Anjou est également célèbre pour avoir donné naissance à Julien Gracq (1910-2007), figure incontournable de la littérature française du XXe siècle. Passionné de géographie, l’auteur du Rivage des Syrtes et de La Forme d’une ville était aussi - on le sait moins - un grand amateur de musique et notamment d’opéra depuis sa découverte, au Théâtre Graslin de Nantes, des chefs-d’œuvre du répertoire. Sollicité pour concevoir, en 2014, le programme d’un concert marquant l’inauguration, à Saint-Florent-le-Vieil, de la Maison Gracq - ancienne demeure de l’écrivain devenue, par la volonté partagée de la ville et de la région des Pays de la Loire, une “Maison des écrivains” -, René Martin imagina d’emblée un programme constitué d’airs de tous ses opéras favoris et interprété par la troupe britannique Diva Opera. L’idée s’imposa dès lors d’organiser un évènement pérenne dans la ville natale de Gracq - à la suite des festivals “Les Orientales” et “Asie-Occident” -, sous la forme d’un festival de musique affirmant une double originalité : une place centrale accordée à la voix sous toutes ses formes, et la mise en valeur des liens unissant musique et littérature. Offrant aux spectateurs de naviguer entre différents lieux à l’acoustique parfaitement adaptée à l’expression vocale proposée - de l’église abbatiale dominant la ville à la Maison Gracq située en contrebas, de l’Auditorium de l’Abbaye à la Chapelle Cathelineau, édifice significatif de l’histoire de la ville -, la manifestation baptisée “Le Rivage des Voix” en hommage à l’un des écrits les plus marquants de Julien Gracq et à sa passion pour l’art lyrique promettait de faire résonner, le temps d’un long week-end, l’ensemble du riche patrimoine architectural de la ville.
DÉCOUVREZ LE FESTIVAL DU RIVAGE DES VOIX
6 concerts
sur 5 jours
LA VOIX SOUS TOUTES SES FORMES
Désireux de faire découvrir la voix sous toutes ses formes, René Martin a identifié cinq axes principaux autour desquels articuler la programmation, qui correspondent à différents registres d’expression de la voix.
VOIX DU CIEL
Ce sont toutes les voix issues de la musique dite “sacrée”, qui regroupe les œuvres destinées à la liturgie ou s’appuyant sur les textes religieux. Expression de la ferveur spirituelle et du sentiment religieux, ces œuvres essentiellement chorales - cantates, Passions, Stabat Mater, requiems, Magnificat... - sont une part essentielle du patrimoine musical et nourrissent naturellement la programmation du Rivage des Voix.
VOIX DE LA TERRE
Issues des musiques populaires, les “voix de la terre” puisent dans les racines et les valeurs qui forgent l’identité de la communauté qui les porte. Transmises oralement de générations en générations, elles se font l’écho de la vie de tous les jours, exprimant aussi l’attachement au terroir, comme par exemple les polyphonies corses, bulgares ou occitanes qui sont des témoignages particulièrement vivants de cette expression traditionnelle et populaire.
VOIX DE L'ÂME
S’exprimant de façon privilégiée par l’alliance de la voix et du piano, à l’époque romantique avec les grands cycles de Lieder de Schubert et Schumann, et un peu plus tard avec la mélodie française rendue célèbre par Fauré, Duparc ou Debussy, les “voix de l’âme” exaltent les tourments et les aspirations de l’âme humaine : s’inspirant des plus grands poètes - Heine, Goethe, Baudelaire... -, elles chantent la nostalgie du paradis perdu, la quête d’un “ailleurs” et le tragique de la destinée humaine.
VOIX DE LA PASSION ET DU DESTIN
S’il est un genre musical qui permet à toutes les passions humaines de s’exprimer, c’est bien l’opéra, que prisait tant Julien Gracq. Plongés dans des univers dominés par la passion, le tragique et la mort, confrontés souvent à un destin cruel, les personnages des opéras de Wagner, Verdi ou Puccini manifestent des élans passionnels qui ont inspiré aux compositeurs des airs sublimes et poignants, désormais inscrits dans la mémoire collective.
VOIX IMAGINAIRES
Le Rivage des Voix s’intéresse enfin à des voix que l’on peut qualifier d’imaginaires lorsqu’elles s’effacent pour laisser place à l’instrument, comme par exemple dans le cas de transcriptions de Lieder (de Schubert) au piano (par Liszt). L’effacement des mots au profit d’une ligne mélodique purement instrumentale maintient l’émotion première de l’œuvre initiale tout en l’éclairant d’un jour nouveau et le caractère littéraire désormais sous-entendu offre à chaque auditeur la possibilité de construire sa propre interprétation de l’œuvre.
“L’origine du chant remonte à l’enfance même du monde.”
Bossuet
MUSIQUE ET LITTÉRATURE
Explorant les correspondances entre littérature et musique, le Rivage des Voix s’est fait une spécialité des “concerts-lecture”, formule originale et très appréciée des spectateurs visant à mettre en regard, par la présence d’un comédien-lecteur et d’un musicien, l’œuvre d’un écrivain et celle d’un compositeur pour les faire entrer en résonance. De passionnants concerts-lecture émaillent ainsi, chaque année depuis 2015, la programmation du festival, qui ont accueilli les comédiens-lecteurs Pierre Lebrun, Jean-Marie Lorvellec, Philippe Vallepin, Laurence Huby, Philippe Mathé, Patrick Poivre d’Arvor, Yann Queffélec, Michel Duchemin et Philippe Morier-Genoud, aux côtés du guitariste Emmanuel Rossfelder, du harpiste Sylvain Blassel, du mandoliniste Julien Martineau, du bandonéoniste Victor Villena, des pianistes Claire-Marie Le Guay, Gaspard Dehaene, Claire Désert, Marie-Josèphe Jude, Guillaume Coppola, Hervé Billaut, Marie-Catherine Girod, Nathanaël Gouin, Anne Queffélec et Tanguy de Williencourt, dans des programmes en forme d’hommage à des auteurs - Federico Garcia Lorca, Jules Verne, Juan José Saer... et bien sûr Julien Gracq -, ou à des œuvres - les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt, Gaspard de la nuit de Maurice Ravel...
