Un lieu d'exception au cœur de la campagne tourangelle

La Grange de Meslay est avant tout l’histoire d’une rencontre entre un pianiste et un lieu. En 1963, le grand pianiste russe Sviatoslav Richter cherchait un lieu propice à l’organisation d’un festival de musique sur les bords de Loire. Au cours d’une promenade dans les environs de Tours il découvre, derrière un porche monumental ouvert sous une triple arcade en plein cintre et surmonté d'une tour carrée, une magnifique grange d’époque médiévale, seul élément conservé d’un vaste domaine agricole autrefois géré par les moines de l’abbaye de Marmoutier voisine. Originellement dédié à la conservation du blé, le bâtiment était doté d’une monumentale charpente en bois conférant à l’ensemble un caractère à la fois intime et majestueux. “C'est là que je veux jouer”, déclare-t-il. Le 23 juin 1964, il donne son premier récital avec un programme Prokofiev, Ravel et Scriabine : le festival de La Grange de Meslay était né, avec le concours de l’association des Fêtes Musicales en Touraine, créée pour l’occasion.

Organisé chaque année au mois de juin sur deux week-ends, il a accueilli depuis sa création les plus grands artistes du XX^e siècle : Arturo Benedetti Michelangeli, Maria João Pires, Claudio Arrau, Maurizio Pollini, Nikita Magaloff, David Oïstrakh, Yehudi Menuhin, Jessye Norman, Dietrich Fischer-Dieskau, William Christie...

Lorsque René Martin crée le Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron en 1981, il y invite naturellement Sviatoslav Richter et une profonde complicité s'instaure entre les deux hommes, qui  travaillent de concert à l’élaboration des programmations de la Grange de Meslay. En 1988, le pianiste confie la direction artistique du festival à René Martin et les plus grands artistes continuent d’honorer la scène de la mythique grange : Nelson Freire, Brigitte Engerer, Nikolaï Lugansky, Arcadi Volodos, Matthias Goerne, Grigory Sokolov puis Adam Laloum, Jean-Frédéric Neuburger et le Quatuor Modigliani... tous disent leur émotion de jouer dans ce lieu extraordinaire et s’émerveillent de l’attention unique des spectateurs.

Depuis vingt ans maintenant, le festival propose deux déclinaisons de la manifestation de juin : la “Dernière escale de La Folle Journée” en février, et les “Soirées musicales” en novembre, à l’Hôtel de ville de Tours, qui présentent sur un week-end une série de concerts de musique de chambre.