Au cœur de la Provence, le rendez-vous des amoureux du piano
Le Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron est né en 1980 de la rencontre de deux hommes : Paul Onoratini, alors maire d’un village de 3000 habitants - La Roque d’Anthéron, aux portes du Lubéron en Provence -, et René Martin, qui cherchait à créer un festival de piano dans la région. Subjugué par la beauté des lieux - le Parc du Château de Florans, magnifique écrin de verdure avec ses 365 platanes centenaires et ses allées de séquoias géants, qui lui laisse entrevoir des possibilités extraordinaires -, René Martin se voit d’emblée confier la direction artistique de l’évènement. La première édition voit le jour en août 1981 et ce coup d’essai est un coup de maître : 9200 spectateurs assistent à douze concerts de maîtres du clavier - Martha Argerich, Paul Badura-Skoda, Youri Egorov, Zoltán Kocsis, Vlado Perlemuter, Krystian Zimerman - et le festival prend son envol...
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200 pianistes
sur 4 Jours
La “Mecque du piano”
Accueillant depuis l’origine les plus grands noms du piano, parmi lesquels des interprètes rares qui ont fait l’histoire du festival et lui sont restés fidèles, le festival donne aussi leur chance à de très nombreux jeunes pianistes à l’orée de leur carrière et qui, souvent, se révèlent à l’occasion de leur passage sur la scène de La Roque d’Anthéron. Devenue un rendez-vous incontournable et une étape recherchée des pianistes du monde entier, la manifestation attire un public toujours plus nombreux : mélomanes avertis, amoureux du piano mais plus largement, amateurs de musique dont beaucoup vivent chaque année l’aventure du festival.
Le public choisit de venir à La Roque. J’ai envie qu’il vienne en appétit, qu’il se sente bien. Souvent, la musique est perçue comme difficile d’accès ou réservée à une élite. Ici, les gens viennent habillés comme ils l’entendent. Et si quelqu’un souhaite écouter la deuxième partie du concert allongé dans l’herbe derrière la scène, il est libre de le faire.
René Martin
Une programmation ambitieuse
Essentiellement dédié au clavier, qu’il valorise sous toutes ses formes, et programmant à chaque édition des œuvres universelles, le Festival sait aussi prendre des risques : élargissant son répertoire, il a progressivement intégré la musique symphonique, la musique de chambre, le jazz et les musiques électroniques. Il s’affirme ainsi comme un lieu où se confrontent tous les styles et qui surprend à chaque édition par sa capacité à innover et l’extrême qualité de ses propositions artistiques.
Le programme n’est pas une addition. Tout se tient. Tout est pensé et chaque œuvre a sa place. Ce n’est pas un hasard si on entend au cours du même concert des préludes et fugues de Chostakovitch et de Bach en parallèle. Il faut que nous fassions preuve d’une grande exigence artistique sans oublier que le but est de donner du plaisir aux gens.
René Martin
Un lieu magique : le Parc du Château de Florans
Véritable “cathédrale de verdure” d’où la musique s’élève comme par féérie, le Parc du Château de Florans est un lieu magique dont le charme unique contribue largement à la renommée de l’évènement. Chaque soir au chant des cigales, les spectateurs prennent place sur les gradins formant l’auditorium en plein air dont la scène, posée sur un bassin, est surmontée d’une impressionnante conque acoustique devenue l’emblème du festival. La Roque d’Anthéron présente en effet la particularité de rester fidèle au son naturel, qui facilite l’instauration d’une relation intime entre l’auditeur et l’interprète : “même en plein air, cela crée une proximité entre l’interprète et le public. L’auditeur va chercher le son alors que dans la musique amplifiée, le son vient à lui” (René Martin).
Magnifiant chaque été ce lieu d’exception, le Festival a néanmoins choisi, d’année en année, de programmer des concerts dans d’autres lieux remarquables des Bouches-du Rhône et du Vaucluse, offrant au public de savourer le double plaisir de la musique et de la beauté des sites provençaux : l’Abbaye voisine de Silvacane, joyau de l’art cistercien où se déroulent notamment des récitals de clavecin, l’église de Lambesc, l’église Saint-Jean-de-Malte à Aix-en-Provence, le Théâtre des Terrasses à Gordes, le Temple de Lourmarin, Château-Bas à Mimet ou le village d’Eygalières dans les Alpilles, figurent ainsi parmi ces lieux emblématiques à l’empreinte patrimoniale forte et qui forment des cadres particulièrement appropriés aux différents répertoires proposés. Ces dernières années d’autres scènes, plus spécifiquement dédiées au jazz et aux musiques électroniques sont venues compléter la partition, à Marseille notamment avec le Théâtre Silvain et la Friche La Belle de Mai.
Un lieu de transmission : les Ensembles en résidence
Haut lieu de la musique devenu un rendez-vous incontournable des professionnels et des mélomanes, le Festival de La Roque d’Anthéron est aussi un lieu de transmission : soucieux de promouvoir une nouvelle génération d’artistes, il invite chaque année depuis 1982, pour une résidence d’une semaine, de jeunes ensembles de musique de chambre (duos, trios, quatuors...) en fin de cursus dans les conservatoires nationaux et qui bénéficient pendant quelques jours de master class publiques avec de prestigieux musiciens. À l’issue de cette riche semaine d’échanges et d’émulation, professeurs et étudiants se retrouvent une dernière fois pour un concert enthousiaste et complice sur la scène du Parc. Les Ensembles en résidence se produisent également dans le cadre de la tournée “Sur les routes de Provence” initiée par le département des Bouches-du Rhône en 1998, proposant des concerts gratuits dans les villes et villages du département ainsi qu’à La Roque d’Anthéron dont ils investissent chaque été les places et les ruelles pour permettre à un large public de découvrir la musique de chambre sous un autre jour.